ACHAT (POUVOIR D’)

ACHAT (POUVOIR D’)
ACHAT (POUVOIR D’)

La notion de pouvoir d’achat se réfère soit à la monnaie, soit au revenu. Il s’agit donc, en principe, d’un double problème. Mais, si l’on suppose le revenu connu en monnaie courante (par exemple par la comptabilité nationale ou par d’autres statistiques), ce double problème se ramène à un seul, puisqu’il s’agit de rapprocher une somme d’argent, libellée en unités monétaires courantes, du «mouvement général des prix».

La définition idéale du pouvoir d’achat peut donc être exprimée par la formule: pouvoir d’achat = S/prix, où S est une somme libellée en monnaie, somme fixe si l’on désire mesurer le pouvoir d’achat de la monnaie; ou, au contraire, variable, et égale au revenu ou au salaire (S) de la catégorie socio-professionnelle dont on désire suivre le pouvoir d’achat.

On ne s’attachera ici qu’au pouvoir d’achat des salaires , et l’on prendra plus particulièrement en exemple le salaire horaire des manœuvres de l’industrie des villes de province en France, tel qu’il est connu par des statistiques classiques. Tout ce qui sera dit du pouvoir d’achat de ces salaires pourra être aisément généralisé à propos du pouvoir d’achat de tous les revenus et, bien entendu, de la monnaie elle-même.

Notion de salaire réel

Lorsque le pouvoir d’achat est mesuré par rapport à une seule marchandise, on l’appelle souvent salaire réel .

L’inverse du salaire réel est appelé prix réel. Le prix réel mesure la durée du travail qui procure le salaire nécessaire pour payer le prix de l’unité de la consommation considérée.

L’étude du pouvoir d’achat (salaire réel) et celle du prix réel sont ainsi des problèmes conceptuellement identiques. Lorsque le prix réel baisse, le pouvoir d’achat monte proportionnellement. En fait, le prix réel se révèle plus aisé à suivre dans les études analytiques. C’est pourquoi nous choisissons la formule «prix réel» dans les paragraphes qui suivent; mais nous reviendrons à la formule «pouvoir d’achat» lorsqu’il s’agira de tenter des synthèses.

Évolution des prix réels de 1900 à 1980

Chaque produit a son histoire. Le prix réel d’un produit a une évolution qui n’est identique à aucune autre.

La «11 CV Renault» valait 8 500 francs en 1914, soit 25 500 salaires horaires de manœuvre. La Renault de même puissance, mais évidemment de plus en plus maniable et disponible, valait 7 800 salaires horaires en 1930 et 4 333 en 1939.

La bicyclette la plus chère du catalogue de la Manufacture de Saint-Étienne vaut 500 F en 1892, soit 1 925 salaires horaires; la moins chère en vaut 360, soit 1 385 salaires horaires. À partir de 1910, cette catégorie inférieure de bicyclette voit son prix s’élever à 135 F, soit 420 salaires horaires. Elle vaut 255 salaires horaires en 1921, 106 en 1930 et en 1937, 160 en 1949, 113 en 1950, 110 en 1955. En 1967, elle coûte 240 F, soit 64 salaires horaires (avec roue libre, deux freins, couvre-chaîne et garde-boue, porte-bagage arrière, éclairage électrique avec dynamo, catadioptre). On notera que ce prix monétaire de 240 F est presque exactement le même que celui de 1899 (237 F), alors que les salaires horaires sont passés de 0,29 F à 3,75 F. En 1980, le prix réel de cette bicyclette était tombé à 37 h 30 de salaire.

Ces exemples suffisent à montrer la dispersion de l’évolution des prix réels dans le temps, dispersion alliée à une disparité corrélative dans l’espace, si l’on compare pays développés et pays moins développés. On voit en même temps le lien entre ces faits et les progrès des techniques de production.

Le gain de pouvoir d’achat est, dans chaque cas, proportionnel au progrès réalisé dans la procédure de fabrication de la chose achetée.

Le pouvoir d’achat des salaires et celui de la monnaie varient donc dans le temps d’une manière très différente selon qu’il s’agit d’acheter une automobile, une ampoule électrique, du blé, une œuvre d’art, un violon, une coupe de cheveux ou un repas de restaurant. L’analyse donne pour chaque article ou service considéré un chiffre différent (tabl. 1).

Ce fait rend les synthèses à la fois nécessaires et difficiles.

Ce problème du choix des articles est le problème central des indices de prix.

Indices synthétiques de prix et de pouvoir d’achat

Le but des indices synthétiques de prix est en effet de donner une image globale de l’évolution des prix. Les techniques d’élaboration de ces indices sont complexes. On notera seulement ici les éléments qui font diverger les indices et matérialisent l’impossibilité pratique de calculer un indice pouvant représenter correctement l’évolution de tous les prix à considérer dans les calculs de pouvoir d’achat.

En pratique, dans la plupart des pays, ce sont des indices de Laspeyres qui sont élaborés pour représenter le «coût de la vie». On suit donc dans le temps le coût de «paniers de consommation» fixes. Ces «paniers», au sens statistique du mot, contiennent non seulement des aliments et des objets manufacturés, mais des services (coupes de cheveux, visites médicales, etc.). Cependant, la composition même de ces «paniers» doit être changée assez fréquemment pour éviter un trop grand écart entre les structures effectives de consommation, qui évoluent rapidement, et la structure du «panier» retenu par les statisticiens.

En effet, les structures de consommation évoluent très vite. Les céréales, par exemple, qui représentaient les trois quarts de la consommation des «journaliers» français au XVIIIe siècle, et 40 p. 100 encore vers 1850, n’en représentaient plus que 4 p. 100 en 1965.

Or ces structures influent fortement sur les valeurs des indices, puisque les prix de chaque nature de consommation n’évoluent pas parallèlement. Le sens général de l’évolution est double: réduction de la place dans le total – pondération – des céréales (dont le prix réel baisse beaucoup), et accroissement de la place des services (dont le prix réel baisse peu). Il en résulte que les indices construits sur des «paniers» anciens ou sur ceux de consommateurs pauvres montent presque toujours moins vite que les indices construits sur des «paniers» récents et sur ceux de consommateurs riches.

D’autre part, d’importants travaux matériels sont nécessaires pour relever, à périodes fixes, les prix d’un grand nombre d’articles en de nombreux points de vente. Il y a donc nécessairement des écarts entre le désirable et ce qui est réalisé.

En France, l’Institut national de la statistique et des études économiques (I.N.S.E.E.) ne calcule de tels indices que depuis peu. De 1914 à 1950, la France ne disposa que d’un indice fondé sur 34 articles. À partir de 1950, l’I.N.S.E.E. calcula un indice «des 213 articles» de base 1949, que le Laboratoire d’économétrie du C.N.A.M. fit remonter jusqu’en 1910. L’I.N.S.E.E. a calculé et publié ensuite un indice «des 259 articles» de base 1956, puis un indice de base 1970, plus complexe encore, mais dont les pondérations sont révisées chaque année à la suite d’enquêtes sur la consommation effective «des ménages urbains dont le chef est employé ou ouvrier». Pour l’année 1981, la pondération fut de 2 493 pour l’alimentation et les boissons (dont 292 pour les produits à base de céréales); 856 pour l’habillement et les textiles; 766 pour le logement; 3 763 pour les autres produits manufacturés et 2 122 pour les autres services (total 10 000). Les relevés de prix sont faits sur un large échantillon de communes, réparties sur l’ensemble du territoire: 150 000 relevés sont effectués chaque mois.

Cette importante extension territoriale, le grand nombre et la qualité des relevés ont partiellement mis fin à la «querelle des indices», en ce qui concerne l’assiette exclusivement parisienne. L’étroitesse de l’assiette permettait en effet au gouvernement de ralentir la croissance de l’indice en bloquant les prix de quelques services urbains, tels que les transports parisiens, certains tarifs de gaz ou d’électricité.

Mais la «querelle des indices» subsiste évidemment dans ses autres dimensions.

Surtout, l’indice, quel qu’il soit, a une certaine structure, et cette structure est souvent contestée par l’opinion, comme ne reflétant pas la réalité.

La sensibilité de l’opinion aux indices du coût de la vie est si forte dans ces années de forte inflation et de violentes revendications politiques que, malgré les efforts de l’I.N.S.E.E. pour dominer les difficultés de calcul de l’indice et malgré une incontestable volonté d’objectivité scientifique, l’indice «officiel» de l’I.N.S.E.E est l’objet de critiques. Plusieurs syndicats de salariés, des groupements familiaux, des centres d’études calculent couramment leurs propres indices, qui, à long terme, en viennent à diverger notablement entre eux. Pour juger de leur valeur, il faut en revenir aux relevés des prix en francs et centimes à chaque date, et tout indice est suspect qui n’est pas accompagné de tels relevés. Ce test décisif est tout à l’avantage du Bulletin mensuel publié par l’I.N.S.E.E.

Entre 1950 et 1980, le pouvoir d’achat du gain horaire ouvrier moyen français a été multiplié par 3,3. C’est un résultat «glorieux», que peu de nations ont atteint, et dont l’humanité n’avait très probablement vu que peu d’exemples depuis qu’elle existe. La plupart des nations occidentales ont, dans la même période, enregistré des résultats brillants quoique inférieurs (multiplication par 2 à 3). Cependant, le Tiers Monde, c’est-à-dire les deux tiers des hommes vivants, n’a accru et n’accroit que très faiblement son millénaire pouvoir d’achat, par suite de la lenteur des progrès de la productivité de son travail. En résulte le douloureux problème de la coexistence, sur la même planète, de peuples riches et de peuples très pauvres.

Le tableau 2 montre combien l’éventail des salaires s’est réduit en France de 1972 à 1980, poursuivant un mouvement séculaire commun à toutes les nations développées.

Évolution du pouvoir d’achat de 1980 à 1990

Le pouvoir d’achat, qui progressait à peu près régulièrement depuis la Seconde Guerre mondiale, a subi au cours des années quatre-vingt un assez net infléchissement. Le ralentissement de la croissance économique pendant la première moitié de la décennie et la modification, sensible à partir de 1982-1983, du partage de la richesse nationale au profit des entreprises expliquent ces variations. Il y a moins à redistribuer, et la répartition se réalise différemment selon les catégories de revenus.

Depuis 1980, les conditions d’évolution du pouvoir d’achat se sont modifiées. Trois éléments y ont contribué.

D’abord, l’écart entre revenu brut et revenu net (rémunération perçue après déduction des cotisations sociales) s’est amplifié. Il résulte de l’alourdissement régulier des contributions consécutif au besoin de financement croissant de la protection sociale (assurance-maladie et assurance-vieillesse sous l’égide de la Sécurité sociale, retraites complémentaires, assurance-chômage gérée par l’U.N.E.D.I.C.). Si ces prélèvements obligatoires constituent des «salaires différés» – puisque le cotisant, lorsqu’il atteindra l’âge de la retraite ou s’il se trouve au chômage, percevra un revenu –, ils amputent néanmoins le pouvoir d’achat des salariés, le financement de la protection sociale étant pour l’essentiel assis sur les revenus du travail.

En deuxième lieu, les rémunérations se diversifient sensiblement. Parallèlement au salaire de base, le développement de primes diverses (intéressement, participation, etc.) s’est accéléré depuis le milieu des années quatre-vingt et n’est que très imparfaitement intégré dans les statistiques. De même, l’essor du marché financier et de l’actionnariat populaire (en 1988, les salariés détenaient 26,3 p. 100 de la valeur des portefeuilles de valeurs mobilières, contre 14,6 p. 100 en 1978) contribue à multiplier les sources de revenus des ménages. L’évolution de leur pouvoir d’achat ne dépend plus aussi étroitement qu’auparavant de leur revenu d’activité, même si cette dernière reste déterminante.

Enfin, la modification de la composition des effectifs salariés (effet du baby-boom sur la population active, emplois «précaires» pour les jeunes, amélioration de la qualification, cessation d’activité plus précoce en raison de l’institution de la retraite à soixante ans et des réductions d’effectifs) se traduit par des «effets de structures» qui masquent certaines réalités. Ainsi, la baisse du pouvoir d’achat d’une catégorie socioprofessionnelle peut être engendrée par un rajeunissement des effectifs, se traduisant par l’accroissement de la proportion des salaires les plus bas.

Depuis 1980, le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages (après cotisations sociales, impôts et prestations sociales) a évolué en dents de scie (cf. graphique). Selon le Centre d’étude des revenus et des coûts (C.E.R.C.), la hausse du pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages était de 2,6 p. 100 en moyenne annuelle entre 1986 et 1989, contre 3 p. 100 en moyenne entre 1972 et 1982.

On remarque que la part des particuliers dans le partage de la richesse nationale a fortement baissé. De 1982 à 1988, le revenu disponible des ménages a progressé deux fois moins vite que la richesse nationale (8 p. 100 contre 15 p. 100). Cette divergence témoigne d’un nouveau partage de la valeur ajoutée, qui s’effectue désormais au profit des entreprises qui, grâce à la maîtrise des coûts salariaux, peuvent plus facilement investir et développer leurs fonds propres. Entre 1981 et 1984, la proportion de la rémunération des salariés dans la valeur ajoutée des entreprises est passée de 71,1 à 69,2 p. 100.

Évolution du pouvoir d’achat du salaire net moyen des salariés des secteurs privé et semi-public

Selon l’I.N.S.E.E., le pouvoir d’achat du salaire net moyen des salariés des secteurs privé et semi-public s’est accru de 1,2 p. 100 entre 1980 et 1985, soit une progression annuelle de 0,24 p. 100. Cette moyenne recouvre des variations d’une année à l’autre. Après une forte hausse en 1981 (+ 1,9 p. 100) imputable aux mesures instaurées par le premier gouvernement de Pierre Mauroy (relèvements successifs du S.M.I.C. de 10 p. 100 en juin, de 3,7 p. 100 en septembre et de 2,4 p. 100 en novembre, revalorisation de plusieurs prestations sociales), le pouvoir d’achat du salaire net moyen a subi le contrecoup de la politique de rigueur de l’été de 1982 qui a pesé sur les revenus salariaux et mis un terme à l’indexation des rémunérations sur les prix. Un recul de 0,2 p. 100 intervient en 1982, l’évolution est nulle en 1983 et une nouvelle chute est enregistrée en 1984 (face=F0019 漣 0,7 p. 100), mais l’évolution redevient positive en 1985 (+ 0,5 p. 100).

Toutefois, la hausse du pouvoir d’achat du salaire net moyen entre 1980 et 1985 est imputable à un «effet de structure». Au cours de cette période, les catégories sociales les mieux rémunérées ont vu leurs effectifs progresser, alors que ceux des catégories dont les salaires sont les plus faibles se réduisaient. Le nombre des cadres supérieurs a augmenté de 11 p. 100, celui des cadres moyens de 5,5 p. 100, alors que les ouvriers qualifiés se faisaient moins nombreux (baisse de 13 p. 100), de même que les ouvriers spécialisés (recul de 16,5 p. 100). En raisonnant à structure sociale inchangée, on aboutit à une baisse de 1,8 p. 100. Les travaux du C.E.R.C. indiquent que la croissance du pouvoir d’achat du salaire net moyen, qui était de 3,9 p. 100 par an de 1960 à 1968 et de 4,3 p. 100 de 1968 à 1973, est redescendue à un taux annuel de 1,8 p. 100 entre 1973 et 1980, puis de 0,6 p. 100 entre 1980 et 1983.

De 1985 à 1988, le pouvoir d’achat des salaires nets croît de 0,6 p. 100. La hausse est de 1,3 p. 100 en 1985 et de 2,5 p. 100 en 1986, grâce à une augmentation des prix moins importante que prévue. En 1987, le pouvoir d’achat stagne, s’accroît de 0,8 p. 100 l’année suivante mais plafonne (+ 0,1 p. 100) en 1989. Pour cette dernière année, souligne le C.E.R.C., la prise en compte des «effets de structure» aboutirait à une baisse de 0,1 p. 100 du pouvoir d’achat. Cependant, il ne faut pas oublier que le tassement du chômage et la création de cinq mille emplois en 1988 et 1989 ont permis à de nombreux ménages de voir leur pouvoir d’achat s’accroître fortement grâce à l’appoint d’un second salaire.

Cette hausse moyenne de 0,6 p. 100 du pouvoir d’achat des salaires nets doit être rapprochée de celle du pouvoir d’achat du salaire brut, qui atteint 1,6 p. 100 en moyenne sur la même période. Significatif, ce différentiel est la conséquence des multiples augmentations des cotisations sociales (1,52 point supplémentaire entre 1986 et 1989). La cotisation d’assurance-vieillesse a subi des revalorisations successives de 0,7 point en 1986, de 0,2 point en 1987 et d’un point en 1989. Prélevée au-dessous du plafond de la Sécurité sociale (11 040 francs au 1er juillet 1990), celle-ci pèse proportionnellement davantage sur les basses rémunérations. La cotisation d’assurance-maladie a été rehaussée de 0,4 point en 1987. De plus, les organismes de retraite complémentaire ont eux aussi procédé à plusieurs remises à niveau de leurs prélèvements.

Évolution du pouvoir d’achat du S.M.I.C.

Quant au S.M.I.C., s’il a fait mieux que la moyenne des salaires entre 1980 et 1985 (1,6 p. 100 de gain de pouvoir d’achat net en moyenne annuelle, contre 0,2 p. 100), la seconde partie de la décennie lui fut moins favorable: stagnation du pouvoir d’achat net en 1987, recul en 1988 (face=F0019 漣 0,5 p. 100) et en 1989 (face=F0019 漣 0,7 p. 100).

Plus généralement, la part de la rémunération globale des salariés dans le revenu national, qui avait culminé à 65 p. 100 entre 1981 et 1984, est redescendue à 60 p. 100 en 1989. Selon une étude publiée par l’I.N.S.E.E. en avril 1990, la désindexation des salaires introduite en 1983 a entraîné chaque année un manque à gagner de 20 milliards de francs pour les ménages. Dans ces conditions, c’est avant tout la modération de la hausse des prix qui peut permettre aux salariés de voir leur pouvoir d’achat progresser. L’exemple de 1986 est, à cet égard, révélateur.

Évolution du pouvoir d’achat des fonctionnaires

Les fonctionnaires ont particulièrement ressenti les effets de la politique de rigueur. De 1983 à 1986, la baisse de leur pouvoir d’achat est de l’ordre de 1 p. 100 chaque année. Seuls les instituteurs et les agents les moins qualifiés (catégorie D) ont été épargnés. En revanche, de 1986 à 1989, le pouvoir d’achat progresse, en rythme annuel, de 1 p. 100, contre 0,9 p. 100 en ce qui concerne les entreprises publiques à statut, avec un gain de 2,3 p. 100 en 1989.

Évolution du pouvoir d’achat des revenus non salariaux

Parmi les revenus non salariaux, les inactifs retraités ont vu leur pouvoir d’achat progresser de 2,9 p. 100 chaque année entre 1979 et 1983. Les années suivantes ont été un peu moins favorables mais, de 1986 à 1989, leur pouvoir d’achat s’est maintenu. Les agriculteurs ont connu des résultats très variables d’une année à l’autre, qui aboutissent à un maintien global de 1981 à 1985. Pour les producteurs de céréales, vin de table, lait et viande, le pouvoir d’achat a plutôt fléchi, contrairement à celui des producteurs de betteraves, d’oléagineux, de fruits ou à celui des éleveurs de porcs. De 1986 à 1989, la progression moyenne du revenu agricole net se situe à 2,5 p. 100 par an.

De 1979 à 1983, les indépendants non agricoles subissent une baisse annuelle de 0,8 p. 100. De 1982 à 1985, les professions de l’alimentation et du commerce non alimentaire se maintiennent (de + 1 à + 4 p. 100 pour les bouchers, boulangers et professionnels de l’habillement et de la chaussure). En revanche, la baisse peut atteindre 5 p. 100 pour les garagistes ou les taxis. Entre 1984 et 1987, les entrepreneurs individuels et les indépendants connaissent une situation très favorable (+ 10 p. 100 pour les exploitants de café, de + 5 à + 10 p. 100 pour les pharmaciens, de + 8 à + 10 p. 100 pour la réparation automobile). La progression se ralentit quelque peu de 1986 à 1989 avec, toutefois, de fortes divergences. Sur ces trois années, le C.E.R.C. observe un gain annuel de 1 p. 100 pour les professions médicales, avec une légère baisse pour les médecins généralistes, une petite hausse pour les spécialistes et une augmentation plus sensible pour les chirurgiens-dentistes, les infirmières et les kinésithérapeutes. Les pharmaciens tirent leur épingle du jeu (de + 1 à + 3,5 p. 100 par an).

Entre 1980 et 1989, les revenus du patrimoine ont réalisé des performances particulièrement brillantes. De 1982 à 1988, les revenus mobiliers (S.I.C.A.V., actions, obligations) ont plus que doublé (+ 111 p. 100). Le C.E.R.C. estime que la «performance globale» des placements est de 5 p. 100 par an entre 1986 et 1989, contre 0,5 p. 100 durant les années 1970. Sur ces trois années, les valeurs immobilières donnent des résultats moins exceptionnels, alors que les terres agricoles retrouvent un certain attrait. Les actions des sociétés françaises progressent de 32,7 p. 100 par an en francs constants entre la fin de 1981 et la fin de 1986, mais leur rendement s’atténue par la suite (+ 9,3 p. 100 par an jusqu’en 1989), en raison des effets du krach d’octobre 1987.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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